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Kerguelen

 

 
 

         L'archipel des Kerguelen, grand comme la Corse, situé entre 48° et 49° sud, à 3400km de la Réunion, découvert par Pierre-Joseph de Kerguelen de Trémarec, fut baptisé par James Cook "îles de la Désolation".
    


 

                          
"Dialogue" d'éléphants de mer, baie des pachas, Kerguelen

Que penser d'ailleurs de Kerguelen, découvreur d’une île qui portera son nom, sur laquelle il n’a jamais débarqué et dont la découverte et les circonstances qui l’ont entourée le conduiront de la gloire de Versailles aux geôles de Brest. En effet, c’est le 12 février 1772 que Kerguelen, sur la Fortune, accompagné du Gros ventre, va entrapercevoir une île, qu’il va baptiser Ile de la Fortune, puis le lendemain ce qu’il prendra pour la grande terre, le continent austral ; il ne débarque pas mais la reconnaissance, des plus brèves du fait du mauvais temps est faite par le second du Gros Ventre, De Boiguehenneuc ; la prise de possession au nom du roi de France y est alors effectuée (cairn et bouteille contenant un message). Fortune et Gros ventre sont séparés par la tempête et Kerguelen rentre seul. Son accueil en France, à Versailles est triomphal et en fait un nouveau Christophe Colomb, découvreur de l’« Australasie », de la « France Australe ». Il prépare un second voyage, au cours duquel il retrouve en 1773 ce que Cook appellera plus tard, en 1776, les Iles de la Désolation. A son retour, il est incarcéré puis jugé pour avoir embarqué des femmes à bord, pour s’être grossièrement trompé sur cette soit disant « Australasie », sans doute aussi pour avoir abandonné le Gros Ventre à son sort (ce dernier, après l’avoir attendu vainement, regagne la Tasmanie puis la France, juste avant le second départ de Kerguelen.

 


Plus tard, l’aventure extraordinaire des frères Raymond et Henri Rallier du Baty qui, sans grands moyens financiers vont partir à bord du JB Charcot, voilier de 20 mètres, non motorisé, en 1908 ; ils vont s’implanter transitoirement sur Kerguelen, exploiter la graisse de phoque, cartographier, explorer ; Raymond, « marin, géographe et humaniste » d’après Gracie Delépine, y retournera seul en 1913 à bord de la Curieuse.
Ainsi l’aventure des navires corsaires allemands de la seconde guerre mondiale. Ces croiseurs auxiliaires ou corsaires étaient des navires marchands, maquillés, armés et arborant le pavillon de pays neutres. Les plus célèbres d’entre eux, l’Atlantis, le Komet ou le Pinguin se réfugièrent aux Kerguelen pour faire provision d’eau, de vivres et changer le camouflage du navire, essentiellement au bassin de la Gazelle de 1940 à 1941. Il n’en reste qu’une tombe solitaire, celle d’un marin mort accidentellement lors de l’une de ces escales.
Et puis surtout, dans le grand sud, le changement majeur est représenté par le passage de l’aventure de la chasse à la baleine ou au phoque ou de la pêche à la langouste à l’aventure scientifique. Les premières expéditions scientifiques aux Kerguelen datent de la fin du XIXème siècle avec, en 1874 l’arrivée du Challenger, navire-laboratoire anglais, puis, la même année, de scientifiques anglais (embarqués sur le Volage), allemands (sur l’Arkona puis la Gazelle), américains (sur le Swatara) et français (sur le Fernand), venus observer le passage de Vénus devant le soleil. Les voyages de la Valdivia en 1898 puis du Gauss en 1902 marquent les débuts d’une véritable étude océanographique, géologique, météorologique de la région, menée essentiellement par des savants allemands ; la première mission scientifique, elle aussi allemande, est laissée sur place le 31 janvier 1902. De 1928 à 1931, puis de nouveau après-guerre, le géologue franco-suisse Edgar Aubert de la Rüe, accompagné de son épouse Andrée va effectuer des explorations géographiques, géologiques et minières de l’archipel. En 1949, une station météo est installée et en 1950, décision est prise d’installer une mission française sur le site de Port-aux-Français, dans des baraquements provisoires puis plus confortables. La première mission, mission Sicaud du nom de l’administrateur, comportant 16 personnes, est « abandonnée » à terre le 16 janvier 1950 par le Lapérouse et récupérée le 8 avril par le Commandant Charcot. C’est le 3 janvier 1951 que l’Italo Marsano des Messageries Maritimes débarque la seconde mission Sicaud (45 personnes) qui installe un camp permanent ; à l’issue de la campagne d’été, 28 hivernants restent, avec 1200 tonnes de matériel. La base va se développer considérablement à l’occasion de l’Année Géophysique Internationale en 1957

Actuellement, la base de Port aux Français abrite 120 personnes durant les campagnes d'été, 50 personnes, totalement coupées du monde, durant l'hivernage.


 Cormorans de Kerguelen 
 


E

Jeune femelle éléphant de mer.




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